Rhizom studio – volutes organiques

J’ai rencontré Rose Morand à la Biennale Émergences en 2016 et je gardais ce projet d’écrire sur ses créations : des parures fortes, souples, poétiques et colorées.

 

R ose Morand étudie la création textile à Paris pendant deux ans à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers (ENSAAMA Olivier de Serres) puis la conception textile à l’Esaat (École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile à Roubaix) les deux années suivantes.

Juste après ses études, elle part pendant un an à Madagascar où elle travaille comme designer textile spécialisée en rebroderie et ennoblissement de dentelle pour de grandes maisons. Elle apporte son œil, recherche les matières les plus pertinentes, réalise des prototypes et accompagne les équipes de production.

Elle rentre en France et rejoint les équipes de Kenzo. Elle travaille toujours sur les broderies et à la préparation des collections. Et découvre une autre approche de son métier d’art.

Parallèlement à ces expériences professionnelles et à la tenue d’un blog sur les tendances, Rose continue ses recherches entreprises pendant ses études autour de la matière, notamment de la maille. Elle produit de longues chaînes de tricotin, qu’elle tord, courbe, assemble, noue… contre et avec les contraintes imposées par sa matière première (la laine ou le coton) transformée en tubes tricotés. Elle imagine alors de grandes pièces labyrinthiques et ajourées. De cette recherche émane par la suite l’envie et la possibilité de fabriquer des bijoux. Des bijoux qui se transforment en véritables parures.

Une parure orange et turquoise par la créatrie de Rhizom, Rose Morand

Collier « totem ». Pièce unique. Photo : Ludmila Armandin. Style : Marine Armandin. Set design : Pauline Androlus. Make up : Mia Jin. Hair : Yui Hirohata. Model : Fanny Claude

Et en 2013 nait Rhizom, un espace-marque qui réunit ses créations. Beaucoup de colliers et de plastrons, quelques bracelets. Ces parures sont à la fois imposantes et aériennes. Elles rappellent des parures d’apparat de civilisations perdues, ou les bijoux Maasaï, tout en étant assez délicates, citadines et contemporaines pour être portées au quotidien.

Les circonvolutions, les courbes, le re-travail apporté aux tubes rehaussés de broderies, de perles ou de métal sont très inattendues. Les couleurs sont tranchées et fortes. Les formes et les volumes qui s’échappent des traditionnels colliers et tours de cou pour habiller la poitrine, le dos ou les épaules font de ces créations des bijoux de corps ou de vêtements.

Un plastron en tricotin passant de la poitrine aux épaules.

Parure « épaulette » et colliers Rhizom. Crédit photo : Rhizom Studio

Je me souviens d’avoir été surprise au toucher : ces parures si foisonnantes de matières et de couleurs accumulées sont d’une douceur et d’une légèreté surprenantes.

Elles sont également très poétiques : on peut suivre le chemin d’un tube, imaginer un labyrinthe ou un voyage… Elles ont aussi je trouve un aspect très organique (on retrouve le rhizome bien sûr!) et parfois même anatomique qui ajoute à leur singularité.

Un collier tricoté jaune vif par Rhizom

Collier Onja jaune. Crédit photo : Rhizom Studio.

Je suis ravie d’avoir enfin cet espace pour présenter ces personne et leurs projets. Ici une jeune créatrice qui reprend une technique ancienne mélangée à un œil neuf, pour imaginer des objets hybrides, entre bijoux et vêtements, entre accessoires et art, en s’appuyant sur les contraintes mêmes de la matière.

N’hésitez pas à suivre Rhizom sur les réseaux sociaux et à flâner sur le shop… un véritable plaisir des yeux!

Pour découvrir les créations de Rose Morand, rendez-vous sur le shop Rhizom.